Requiem pour une rose
Elle avait éclos un matin de novembre,
dernière fleur avant les frimas,
elle avait embelli le jardin
dans l’ultime éclat de l’automne.
Par la beauté de ses fins pétales,
par la nuance de sa couleur tendre,
par la suavité de son parfum délicat,
elle a charmé ton cœur et enivré tes sens.
Hélas, surprise par la froidure de l’hiver,
sans avoir vraiment le temps de se faner,
sans perdre la beauté de son âme,
elle s’est figée dans un linceul de givre.
Mais ne sois pas triste, toi qui as été charmé
par la gracieuse beauté de la dernière rose,
toi qui as été enivré par sa fragrance,
car jamais tu ne pourras l'oublier.
Tout l’hiver elle restera dans ton cœur
et quand reviendra le printemps,
quand le jardin refleurira de corolles,
tu penseras à la dernière rose de novembre.
(Décembre 2017, revu et corrigé en 2022) 🥀❄️
Un poème de mes débuts (j’ai commencé à écrire en août 2016), dont j’ai par la suite corrigé les maladresses de syntaxe, sans toutefois toucher à l’esprit et à la trame de ce requiem pour une rose prise par le gel.
Photo de Frauke Riether via Pixabay
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Une longue histoire...
La vie est une longue histoire
que, de son matin à son soir,
nous écrivons à l’encre du coeur
teintée de nos rires, de nos pleurs.
Encore une de mes considérations personnelles sur la vie, mise en quatrain (la considération... pas la vie, lol ! 😅 )
✒️😄🤍🖤😢🖋
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Avant la neige
Un petit jour frileux se lève
dans le silence ouaté
d'une brume laiteuse et dense
où le matin nouveau frissonne
sur les pentes de la montagne
encore engourdie de sommeil.
Sur les prés saisis par le froid,
le givre déposé en voile blanc
pendant la longue et obscure nuit
augure de la rudesse à venir
de cet hiver à ses prémices.
Les cheminées des chalets
d'un hameau resserré
le long d'un chemin étroit
exhalent la fumée des feux de bois
brûlant déjà hauts et clairs
dans les âtres de pierre.
A l'intérieur d'une des habitations,
pendant que la mère s'active
à faire lever les petiots,
le père, assis à la table familiale, (*)
est occupé à manger une écuelle
de soupe épaisse et bien chaude,
accompagnée d'un morceau de fromage
et d'une large tranche de pain.
Une fois rassasié de ce plat consistant,
il chaussera ses gros godiots de cuir, (*)
enfilera sa veste fourrée et son bonnet,
mettra son écharpe et ses gants tricotés,
posera un baiser de tendresse bourrue
sur le front pâle de sa femme
puis sortira dans l'air glacial.
Il passera d'abord à la remise
pour prendre sa hachette et sa serpette,
avant de partir dans la forêt
située en amont des maisons.
Marchant d'une foulée rapide et franche,
il s'en ira faire provende de petit bois
avant que la neige ne se mette à tomber,
pour avoir de quoi allumer le feu
tant que durera l'hiver.
Car quand elle sera trop abondante,
lui et tous les autres habitants
seront, par la force des éléments,
cloîtrés chez eux pour des semaines.
(Novembre 2020)
Poème inspiré par mes lectures sur la vie au début du 20ème siècle dans les montagnes et particulièrement dans le Haut-Jura (région à proximité de laquelle j'ai passé mon enfance) 🏞🌲❄️
À l’époque, il valait mieux se préparer dès l’automne à l’hiver, car les chutes de neige pouvaient être abondantes et bloquer durablement l’accès aux villages et hameaux d’altitude. Aussi les habitants étaient-ils attentifs à constituer des réserves suffisantes (nourriture, bois de chauffage) afin de ne pas manquer en cas d’hiver rigoureux, ce qui n’était pas rare en ces temps-là.
(*) Le père, la mère, c'est ainsi qu'on désignait ses parents à l'époque dans le Jura. Et les parents disaient "les petiots" pour parler des enfants. Ces appellations n'avaient absolument rien de péjoratif et étaient au contraire pleines d'affection et de respect.
Le mot "godiots" désigne des grosses chaussures en cuir épais, du style de nos chaussures de marche ou de sécurité à l'heure actuelle 🥾
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Émergence...
Allier poésie et image est, pour moi, un aspect de la création artistique où l’imagination se décline de deux manières différentes et pourtant très semblables, les mots donnant un sens à l’image qui, quant à elle, habille le texte.
Pour ce tercet inspiré par l’apparition de la lune au milieu de bancs de légers nuages un soir où je regardais le ciel (encore !), je me suis amusée à créer cette composition numérique à partir d’un fond et d’éléments téléchargés (légalement) sur Internet (mais sans utiliser l’IA, je tiens à le préciser).
"Frissonne, rêveuse, une plume
quand, ronde, la lune s’allume
en émergeant de la brume."
☁️🌕☁️
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Pas si sot !
Aux alentours immédiats de la ville de Sceaux
vivait un jeune homme du nom de Passot,
artiste peintre (et encore puceau) de son état.
Un jour qu’il voulait envoyer à un ami,
sous le sceau du secret par timidité,
un portrait de femme nue réalisé au pinceau,
il eut besoin de son sceau pour cacheter le pli
mais nulle part sur son bureau ne le trouva.
"Ah ça!" s’exclama-t-il, un brin agacé,
"Foi de Passot! Serais-je devenu sot
que je ne puisse mettre la main sur ce sceau?"
Et entreprit de fouiller fébrilement partout
en les moindres recoins de sa chambrette,
y compris dessus, dessous et derrière le sofa,
même jusque dans le seau d'aisance !
Mais de sceau, point. Il était introuvable.
"Eh bien…" admit le jeune Passot, perplexe,
"il faut donc que je fasse un saut à Sceaux
pour commander un nouveau sceau
que je ferai décorer, comme l’autre, de rinceaux.
J’en profiterai pour passer chez M. Rousseau,
le marchand d’art, afin d’acheter des pinceaux
en poils de blaireau, les meilleurs,
puis je pousserai jusque chez Mlle Tissot,
la couturière, car j’ai bien besoin d’un trousseau. (1)
"Mais avant de partir, je vais manger un morceau,
par exemple du pain, du saucisson et du fromage,
tout en buvant un petit verre de Sauterne.
Cela ne pourra que me faire du bien
car j’ai toujours un bon coup de chaud
quand je pense à la si jolie Mlle Tissot.
Or en face d’elle je ne voudrais guère
avoir l’air d’un véritable sot empoté…
Oh! Comme j’aimerais qu’elle devienne Mme Passot !
Si seulement j’avais le courage de l’inviter au bal
un dimanche pour danser un paso doble avec elle…"
Se rendant près du placard mural
où il serrait ses provisions de bouche,
l’artiste donna du pied dans un petit seau
qui, en bougeant, émit des tintements faux.
Tiré de ses pensées énamourées par un sursaut,
le jeune homme, étonné, se demanda
ce qui pouvait bien sauter là-dedans.
Ramassant le seau pour y jeter un coup d’oeil,
que n’y vit-il sinon… le sceau qu’il cherchait !
D’abord surpris, le damoiseau s’écria tout haut
"Bon sang de bonsoir, mais c’est bien sûr !
Eh oui ! Je me souviens, maintenant !
Hier, j’ai pris ce seau pour y mettre temporairement
mes pinceaux et mon sceau orné de rinceaux
quand j’ai voulu épousseter mon bureau !
Non mais… Quel sot je fais, moi, des fois !"
S’étant toutefois mis dans l’idée
de se rendre au centre de Sceau ce jour,
Passot se mit immédiatement en devoir
de cacheter son pli avec son précieux sceau,
sauta dans sa belle veste couleur ponceau (2)
et, oubliant complètement de manger un morceau,
fila comme le vent en direction de la ville.
Mlle Tissot habitait à un saut de l’office postal…
(Juin 2022) 🎨🖌
Notes:
(1) trousseau dans le sens de petite trousse.
(2) le ponceau est un rouge vif, comparable à la couleur des coquelicots.
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