Nuances de plume

Je m’en irai

par les chemins,

le nez au vent,

humer la douce brise

née du printemps,

respirer le parfum délicat

des fleurs des champs

écloses au petit jour,

dans la rosée du matin,

guetter les écureuils mutins

qui sautent dans les branches

du vieux châtaigner noueux,

entre les bourgeons et les chatons,

écouter les oiseaux joyeux

qui bavardent gaiement

dans les haies reverdies,

en voletant dans les buissons.

Puis j’irai m’asseoir un instant

dans l’herbe fraîche,

au bord du ruisseau

qui court sur son lit de graviers

en un murmure apaisant.

~ Mars 2019 ~

🌸🐿🌿🐦🌾💦

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Au jeu stupide de “Je t’aime, moi non plus”

tu sais bien que nous aurons fatalement perdu

car l’amour animé d’un élan véritable

ne saurait se satisfaire d’atermoiements comptables.

Gardons-nous de sortir la balance à scrupules (*)

pour peser les petits manquements qui s’accumulent,

évitons-nous les inutiles et vaines rancœurs

qui ne nous apporteraient qu’amères pleurs.

S’il n’émane du plus profond du cœur,

il faut alors que l’attachement entre nous meure

puisqu’il se trouve vidé de sa substance,

privé de ce qui en fait toute la consistance.

~ Décembre 2021 ~

🤍🖤

Le "nous" employé dans ce poème est purement narratif et ne désigne personne en particulier... Ou plutôt si, en ce sens qu’il s’adresse à quiconque ayant subi ou subissant  l’incertitude dans la relation amoureuse.

(*) Le scrupule est, au sens premier du terme, une unité de mesure du poids valant 1,27 grammes qui était utilisée en France dans les temps anciens, notamment dans l’apothicairerie. L’origine remonte au “scrupulum”, unité de mesure du poids en vigueur dans la Rome Antique.

Ce n’est que plus tard que ce mot a pris la signification de doute, de honte ou de sérieux dans laquelle nous l’employons aujourd’hui.

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Dimanche de Pâques, là-bas, dans l’orthodoxie,

à minuit, partout l'acclamation a retenti

"Christ est ressuscité ! En vérité Il est ressuscité !"

et les cloches ont sonné à toute volée.

Au cours de la nuit a eu lieu la grande liturgie

où les fidèles étaient en nombre réunis.

Dans l'église de somptueuses fresques décorée,

devant l'iconostase de magnifiques icônes ornée,

les prêtres, d'or caparaçonnés, ont psalmodié,

parmi les volutes d'encens le chœur a chanté.

Puis la fête s'est ensuite poursuivie

par des agapes festives bien garnies,

la paskha et le koulitch aux fruits confits,

les œufs de toutes les couleurs teintés,

que tous ont partagé en toute fraternité.

Pâques, là-bas, la fête essentielle de l’année,

dans toute l’orthodoxie avec faste célébrée.

~ Avril 2020 ~

En 2025, comme cela arrive parfois, la date de Pâques est identique pour tous les chrétiens, orthodoxes comme catholiques, alors qu’il peut y avoir jusqu’à cinq semaines d’écart (les catholiques célébrant la Résurrection toujours en premier dans ces cas-là). 

Or Pâques est une fête dont la date varie selon un calcul basé sur la première pleine lune du printemps, les catholiques se référant au calendrier grégorien (qui est aussi le calendrier civil actuel, promulgué en 1582 par le Pape Grégoire VII) alors que les orthodoxes se fondent encore sur les tables astronomiques du calendrier julien (introduit par Jules César en -46 et qui est en “avance” de 13 jours) en ce qui concerne la célébration pascale.

Pour les orthodoxes, la fête de Pâques est la plus importante de l’année, plus encore que Noël. La liturgie a lieu dans la nuit du samedi au dimanche, elle est longue (pouvant durer jusqu’à cinq heures) et surtout fastueuse, le moment le plus solennel étant l’annonce de la Résurrection, quand par trois fois le prêtre clame “Christ est ressuscité !” ce à quoi les fidèles répondent en chœur “En vérité Il est ressuscité !”

Puis l’office est suivi d’agapes festives comportant certaines spécialités culinaires préparées par les fidèles, qui ont auparavant observé sept semaines de jeûne alimentaire (allant crescendo jusqu’au samedi saint, précédant immédiatement Pâques, qui est jour de jeûne strict). 

Chez les Slaves, il y a les œufs teints (qu’on colore grâce à une décoction de pelure d’oignons, ou avec du jus de betterave ou avec des colorants alimentaires) ou artistiquement décorés. Il est d’ailleurs courant, dans les jours suivant Pâques, d’offrir des œufs teints ou décorés autour de soi. Et dans tout bon foyer orthodoxe, on retrouve des œufs en bois artistiquement décorés.

Il y a aussi les deux mets incontournables que sont le koulitch (un gâteau de forme cylindrique haute à base de farine, d’œufs, de beurre, de sucre, de lait, avec des raisins secs et des fruits confits, des amandes, de la vanille, des épices, et décoré au-dessus d’un glaçage blanc au sucre), et la paskha (une préparation en forme de pyramide tronquée confectionnée avec du fromage blanc pressé, du beurre, des œufs, de la crème aigre, des amandes, de la vanille, des raisins secs et des fruits confits, faite dans un moule gravé d’une croix orthodoxe et de deux lettres symbolisant la Résurrection qui ressortent en relief sur la paskha).

Afin de donner un aperçu de ces spécialités, en voici quelques photos ci-dessous… de quoi mettre les gourmands en appétit ! 😋😇

Sur ce, joyeuses Pâques à tous ! 🐇🌸🐣😊

… (et doucement sur le chocolat ! 🍫🤨😁)

Photos par Zhen (koulitch), Nicky (œufs teints), Kornelia Thor (œufs décorés) et par Taste Atlas (paskha)

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Les cumulonimbus noirs

assombrissent le soir,

engloutissent la lumière

dans leur compacte matière…

Puis… gronde l’orage,

les cieux enragent

en une furieuse rage,

roule le tonnerre,

claquent les éclairs

jusque sur la terre,

souffle le vent

comme un dément

en à-coups violents,

cingle la pluie

au seuil de la nuit,

les nuées déversent

des trombes d’averses.

La voûte céleste obscurcie

déchaîne toute sa folie

quand s’abat la tempête

au-dessus de nos têtes.

~ Septembre 2024 ~

L’idée de publier ce poème aujourd’hui m’est venue après le premier orage sérieux de la saison, qui a éclaté hier soir "au-dessus de nos têtes". Tout y était, y compris quelques grêlons, heureusement tout petits et peu nombreux, et qui n’ont donc pas fait de dégâts (au moins par ici)  ⛈️

Photo de Gundula Vogel via Pixabay

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~ Fantaisie légumière ~

Pendant que l’aubergine

prend des mines coquines,

la tomate

aimerait qu’on la flatte.

Le radis

se plaint d’être trop petit

mais le haricot

prend ça de haut.

Quant au cornichon,

il n’est qu’un vieux ronchon.

La courgette

voudrait jouer aux devinettes,

alors que le chou-fleur

préfère dessiner des cœurs.

La pomme de terre

sirote une bière

en écoutant l’avocat

qui discourt, bla bla bla.

L’artichaut

trouve qu’il fait trop chaud

pour que le cèleri

fasse cuire du riz.

Pendant que le persil

met ses faux cils,

la rhubarbe

se taille la barbe

et le poireau

tâche de se faire beau.     

Le concombre

est d’humeur sombre

car les petits pois

prétendent imposer leur loi.

La carotte

voudrait taper une belotte

mais la salade

préfèrerait partir en balade.

Quant au chou,

il compte ses sous.

La betterave

réfléchit d’un air grave

et l’ail

a mal à la tête, aïe aïe aïe,

car l’oignon

aimerait changer de nom.

En regardant un jardin potager,

auriez-vous pu imaginer

que la vie y soit si animée ?

~ Juillet 2019 ~

🍆🍅🥒🥔🥑🫛🥕🥬🥦🧄🧅

Après le panier de légumes de saison, qu’ils soient bio ou pas, et après l’assiette de légumes, qu’ils soient bouillis, vapeur, poêlés, en sauce ou au gratin...voici les légumes primeurs en poésie ! 😁 À déguster sans modération par l’imgination 💭😉

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