Au fil des mots
Tous les poèmes que l’inspiration m’offre d’écrire sur différents thèmes...
Au-dessus de nos têtes...
Les cumulonimbus noirs
assombrissent le soir,
engloutissent la lumière
dans leur compacte matière…
Puis… gronde l’orage,
les cieux enragent
en une furieuse rage,
roule le tonnerre,
claquent les éclairs
jusque sur la terre,
souffle le vent
comme un dément
en à-coups violents,
cingle la pluie
au seuil de la nuit,
les nuées déversent
des trombes d’averses.
La voûte céleste obscurcie
déchaîne toute sa folie
quand s’abat la tempête
au-dessus de nos têtes.
~ Septembre 2024 ~
L’idée de publier ce poème aujourd’hui m’est venue après le premier orage sérieux de la saison, qui a éclaté hier soir "au-dessus de nos têtes". Tout y était, y compris quelques grêlons, heureusement tout petits et peu nombreux, et qui n’ont donc pas fait de dégâts (au moins par ici) ⛈️
Photo de Gundula Vogel via Pixabay
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La vie secrète du potager
~ Fantaisie légumière ~
Pendant que l’aubergine
prend des mines coquines,
la tomate
aimerait qu’on la flatte.
Le radis
se plaint d’être trop petit
mais le haricot
prend ça de haut.
Quant au cornichon,
il n’est qu’un vieux ronchon.
La courgette
voudrait jouer aux devinettes,
alors que le chou-fleur
préfère dessiner des cœurs.
La pomme de terre
sirote une bière
en écoutant l’avocat
qui discourt, bla bla bla.
L’artichaut
trouve qu’il fait trop chaud
pour que le cèleri
fasse cuire du riz.
Pendant que le persil
met ses faux cils,
la rhubarbe
se taille la barbe
et le poireau
tâche de se faire beau.
Le concombre
est d’humeur sombre
car les petits pois
prétendent imposer leur loi.
La carotte
voudrait taper une belotte
mais la salade
préfèrerait partir en balade.
Quant au chou,
il compte ses sous.
La betterave
réfléchit d’un air grave
et l’ail
a mal à la tête, aïe aïe aïe,
car l’oignon
aimerait changer de nom.
En regardant un jardin potager,
auriez-vous pu imaginer
que la vie y soit si animée ?
~ Juillet 2019 ~
🍆🍅🥒🥔🥑🫛🥕🥬🥦🧄🧅
Après le panier de légumes de saison, qu’ils soient bio ou pas, et après l’assiette de légumes, qu’ils soient bouillis, vapeur, poêlés, en sauce ou au gratin...voici les légumes primeurs en poésie ! 😁 À déguster sans modération par l’imgination 💭😉
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Le sang des glaciers
Entre les hauts sommets abrupts,
dénués de toute végétation
et recouverts d’une épaisse neige,
la vaste calotte glaciaire s’étend,
fissurée de nombreuses crevasses.
En cet univers de silence minéral,
au son des craquements des séracs (1)
dont les échos puissants se répercutent
d’une paroi escarpée à l’autre
comme des grondements de tonnerre,
elle pousse lentement vers l’aval
son impressionnante masse gelée
sur son lit de moraines rocheuses, (2)
ne semblant s’émouvoir de rien.
Et pourtant…
Sous la lumière du soleil printanier
qui réchauffe l’air vif des montagnes,
la blancheur se teinte peu à peu
d’étranges reflets rougeâtres,
inattendus à de telles altitudes.
C’est le sang des glaciers (3)
qui paraît sourdre des profondeurs
et qui se répand comme une hémorragie.
~ Janvier 2025 ~
De la neige rouge ? Voilà qui est étrange ! Mais quelle est donc cette sorcellerie ? Il s’agit du "sang ges glaciers", phénomène de plus en plus fréquent en haute montagne, dont voici deux photos, et au sujet duquel je donne quelques explications dans les notes...
Photos de Natura Sciences et Wikipedia
(1) Un sérac est un bloc de glace de grande taille entouré de crevasses. Il résulte de la fracturation de la calotte glaciaire, qui entraîne également de puissants bruits de craquement, brefs ou plus longs.
Les séracs peuvent parfois se détacher du reste du glacier et provoquer un éboulement vers l’aval. Dans ces cas-là, mieux vaut ne pas se trouver sur le sérac ou en dessous !
(2) Une moraine est un amas de blocs et de débris rocheux entraîné par le mouvement de glissement d’un glacier vers l’aval (il s’agit dans ce cas d’une moraine mouvante) ou laissé sur les bords et le centre de la calotte glaciaire (on parle alors de moraine déposée).
(3) Le sang des glaciers est un phénomène observable sur les pentes et sur les glaciers enneigés. Il est dû à une micro-algue nommée “sanguina nivaloides”, d’une couleur rouge orangé, qui se développe dans l’eau liquide présente entre les cristaux de neige et d’où elle tire les nutriments lui permettant de survivre en ce milieu hostile.
Cette algue a pour effet de concentrer la chaleur solaire, ce qui accélère la fonte de la neige et de la glace. Profitant de ce surplus d’eau, l’algue prolifère et le phénomène de fonte s’en trouve amplifié. Bref, c’est un cercle vicieux !
Ce processus intrigue les scientifiques, qui cherchent à en saisir tous les tenants et aboutissants, et les inquiète car le réchauffement climatique favorise la présence de “sanguina nivaloides” qui colonise des étendues de plus en plus importantes à des altitudes de plus en plus élevées.
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Pourquoi ?
Le destin t'en a remis à l'éternité,
mon ami d'antan, toi qui es tombé
un matin de printemps,
sous la lame acérée
d'un forcené assassin
qui a voué son âme
à une idéologie de haine.
Une foule de souvenirs
remonte de mon enfance,
tous ces moments de jeu
qu'avec ton frère nous partagions,
toi le sage, le réfléchi, le geek,
lui le casse-cou, le turbulent,
moi la petite, courant derrière vous.
Je revois la maison que vous habitiez
près du passage à niveau,
à la périphérie d'une petite ville,
j’entends, dans la ouate du passé,
les voix de nos pères parlant
de leurs sorties en montagne,
passion commune qui les rapprochait
et qui avait lié nos familles.
Puis les chemins différents de nos vies
nous avaient l'un de l'autre éloignés,
pourtant je ne t'avais pas oublié.
C'était il y a des années… c'était hier.
Et, alors que se réveille ma mémoire
voilée de la brume de mes larmes,
cette question lancinante qui s’impose...
Pourquoi ?
7 avril 2020
À la mémoire d’un ami d’enfance, au cinquième anniversaire de son décès
🕯💐🙏🕊🤍
Le matin du 4 avril 2020, pendant le confinement dû à la pandémie de covid 19, une attaque au couteau a eu lieu à Romans-sur-Isère.
En pleine ville, un homme s’en est pris à des passants, à un habitant qui ouvrait ses volets et à un client dans une boucherie. Cinq personnes ont été assez grièvement blessées, deux autres ont été tuées, dont le client de la boucherie qui était mon ami d’enfance.
Succédant à la stupeur qui m’a saisie lorsque j’ai appris la terrible nouvelle, de nombreux souvenirs concernant cette amitié enfantine me sont revenus en mémoire, dont certains se sont assemblés d’eux-mêmes pour former ce poème hommage que je dédicace à cet ami, ainsi qu’à ses parents, à son frère, à sa femme et à ses enfants 🤍
Cinq années se sont déroulées depuis ce drame, et le procès de l’assassin n’aura lieu qu’en novembre 2025. Je le suivrai bien-sûr avec un intérêt particulier.
Mais une question demeurera toujours : pourquoi ?
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Trois fois rien...
Un frêle brin d'herbe
qui pousse
entre deux dalles de béton
d'un quartier urbain,
entre des tours grises,
Trois fois rien,
et pourtant…
Une fleur fragile
qui s'épanouit
entre les pierres inertes
d'une terre aride,
asséchée par le vent,
Trois fois rien,
et pourtant…
Un rai lumineux
qui transperce
la voûte céleste assombrie
par les lourds nuages
d'un jour terne,
Trois fois rien,
et pourtant…
Une étoile timide
qui brille
dans l'obscurité tenace
d'une nuit opaque,
sans clarté lunaire,
Trois fois rien,
et pourtant…
C'est là, précisément,
que se révèle
la puissance, la force,
de toute vie.
~ Mars 2021 ~
Photomontage réalisé avec les clichés de breannab (touffe herbe poussant entre des dalles de béton), Albrecht Fietz (rais de soleil transperçant les nuages), Kev (ciel nocturne) et Justyna Kunkel (fleurs poussant entre les rochers) via Pixabay.
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