Olym-pique !
À l’issue d’une cérémonie aussi grandiose que démesurée, les Jeux Olympiques 2024 ont été solennellement déclarés ouverts par le chef de l'État, selon la formule consacrée, et Paris est officiellement devenue, pour un temps, le point névralgique du sport mondial.
Après les festivités et le défilé des délégations nationales en bateau sur la Seine, les athlètes se sont recentrés sur leurs objectifs, chacun rêvant de décrocher une médaille (d’or, tant qu’à faire !) ou espérant, à défaut, atteindre le meilleur classement possible.
Parmi les épreuves des olympiades estivales que sont, par exemple, la course à pied, le triathlon, la natation ou la gymnastique (pour n’en citer que certaines, bien connues), il en est une qui requiert une adresse toute particulière, le tir à l’arc.
Lors de la finale de cette discipline, qui se déroule sur l’Esplanade des Invalides, le favori, celui que tous les commentateurs sportifs et autres experts en la matière imaginent sur la plus haute marche du podium, le favori donc, se présente sur le pas de tir. (1)
Se voyant déjà l’or autour du cou, paré de gloire et écoutant l’hymne de son pays la main sur le cœur, l’archer se concentre sur l’ultime performance qui lui reste à accomplir, vérifie une dernière fois ses protections, respire un grand coup, prend son arc, sort une flèche de son carquois, l’ajuste sur l’armature, tend la corde, affine scrupuleusement sa visée et s’apprête à décocher son trait en direction de la cible, placée à 70 mètres de lui. (2)
Mais pile à l’instant où il libère la traction de ses doigts pour déclencher le tir, l’athlète est pris d’un violent hoquet (le stress, sans doute !) qui lui fait lever involontairement et brusquement son arc. La flèche jaillit alors en oblique vers le haut, au lieu de partir droit devant.
Totalement décontenancé par cet imprévu fâcheux, l’archer regarde, incrédule, le projectile cingler en direction du ciel en arrachant au passage une bannière décorée des anneaux olympiques et estampillée “Paris 2024”, puis dépasser la coupole dorée du Dôme des Invalides et s’envoler loin au-dessus des toits de la ville et de la Tour Eiffel.
Est-ce le hoquet du sportif, ou peut-être un empennage particulier, qui donne au projectile une force surpuissante ? Impossible de le dire, et peu importe au fond, mais toujours est-il que le trait ne cesse de gagner en vitesse et en hauteur. Et, filant à une allure impressionnante dans les nuées (à faire pâlir Elon Musk et Jeff Bezos d’envie), il dépasse la troposphère, traverse la stratosphère, franchit la mésosphère, sort de la thermosphère pour atteindre l’exosphère avant d’incliner (enfin !) sa trajectoire et de retomber telle un aigle en piqué sur le globe terrestre. (3) (4)
Très exactement en Grèce, sur le Mont Olympe, demeure éternelle des divinités de la mythologie hellène, à l’endroit exact où se trouve Zeus, alors en pleins ébats amoureux avec Héra, sa légitime. (5)
Surpris par cette flèche s’étant plantée tout près de lui, un brin effrayé, aussi, de l’avoir sentie lui frôler les fesses (non, mais quelle audace, quand-même !), et surtout vexé que cela l’ait coupé tout net dans ses élans charnels (sa fierté en prend un bon coup, là) , le dieu des dieux, courroucé, oublie son épouse et, nu comme un vers, bondit sur ses pieds pour ramasser le projectile. Lorsqu’il défroisse la bannière (miraculeusement restée accrochée) il voit les anneaux olympiques et lit la mention “Paris 2024”.
“Ah par Moi-Même !” clame-t-il, furieux, “c’est donc de là que vient cette flèche ? Eh bien, à une telle agression contre ma Déité il faut une réponse à la hauteur de l’affront.”
Et, se saisissant de sa gerbe d’éclairs (jamais loin de lui), il l’agite vigoureusement en tonnant d’une voix de stentor à ébranler la galaxie tout entière “Tiens ! Voilà pour toi, Paris !!”
À cet instant précis s’abat sur la capitale française, où la nuit vient de tomber dans un ciel dégagé, un coup de foudre. Un seul, mais terrible, ultra puissant, phénoménal, comme il n’en a jamais été vu sur terre, même lors des orages les plus violents.
Et la ville se trouve subitement plongée dans un blackout total.
Juillet / Août 2024 (pendant les Jeux Olympiques d’été, se déroulant à Paris pour cette édition) 🎯🥇
Simple illustration sans prétention, juste pour l’amusement, réalisée par collage numérique d’éléments téléchargés via Freepik et Pixabay.
Notes :
(1) Les éléments relatifs aux Jeux Olympiques (cérémonie d’ouverture, lieu de l’épreuve de tir à l’arc) sont réels.
(2) Ces quelques informations techniques concernant la discipline du tir à l’arc proviennent de la FFTA (Fédération Française de Tir à l’Arc)
(3) Elon Musk et Jeff Bezos, tous deux richissimes milliardaires américains, respectivement patrons de Tesla (entre autres) et de Amazon, ont investi dans l'industrie spatiale, créant les entreprises SpaceX pour le premier et Blue Origin pour le second.
(4) La troposphère, la stratosphère, la mésosphère, la thermosphère et l’exosphère sont les différentes couches formant l’atmosphère terrestre.
(5) Dans la mythologie grecque, Zeus est le dieu suprême et domine à ce titre tous les autres dieux. Associé au ciel et à la foudre (raison pour laquelle il est souvent représenté tenant une gerbe d’éclairs en main), il incarne la puissance, la justice et l’ordre. Il est marié à sa propre sœur, Héra, qui est donc reine des dieux, ainsi que déesse du mariage, de la fécondité, de l’accouchement et du foyer.
Zeus et Héra eurent plusieurs enfants ensemble, cependant le chef du panthéon grec multipliait les aventures extraconjugales, ce qui rendait son épouse légitime extrêmement jalouse.
Les dieux grecs ont pour lieu de résidence le Mont Olympe, le plus haut sommet de Grèce, culminant à 2918 mètres et faisant partie de la chaîne montagneuse à laquelle il a donné son nom et qui s’étend au nord-est du pays, à proximité de la côte Égéenne.
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