Premier jour
Ce soir, Sékou est tout excité car demain, il va vivre un moment décisif de sa jeune vie... Pour la première fois il va faire sa rentrée, il va aller à l'école.
Il en rêve depuis que Coumba, sa grande sœur, lui a parlé de ce lieu ouvert par des humanitaires il y a quelques années et où elle va quatre jours par semaine.
Elle lui a déjà dit combien les maîtres sont gentils, là-bas.
Le premier jour, ils accueillent les élèves avec des cadeaux, un cahier aux pages blanches où sont tracées des lignes grises, une trousse avec des stylos bleu, rouge, vert, ainsi qu’un crayon qui s’efface avec une gomme, un livre de lecture avec des images, et un tablier coloré, le tout dans un petit sac de toile qu’il devra toujours avoir avec lui quand il ira en classe. Elle lui a même montré ce qu’elle avait reçu, l’année dernière.
Mais à la veille de ce jour si important pour lui, il veut en savoir plus. Alors elle lui raconte l'odeur poudreuse de la craie, son crissement sur le tableau noir, les lettres qui ressemblent à des petits dessins délicats et qu'il imagine comme des papillons, les livres qui contiennent tout le savoir, les belles histoires que connaissent les professeurs et qu'il pourra bientôt lire tout seul.
Et la cantine où des dames attentionnées distribuent le repas à midi, ainsi que les récrés, ces moments où il retrouvera les gamins des autres villages pour jouer, tous les nouveaux copains qu'il se fera.
Ce soir, Sékou n'arrive pas à s'endormir, il est tellement impatient ! Pourtant, il devrait se reposer car demain matin, il lui faudra se lever aux aurores et marcher pendant près de deux heures avec sa sœur sur une piste à travers la brousse pour arriver à l'école, là-bas, au grand village.
Alors Coumba prend son petit frère dans ses bras, tout contre elle, et lui chante une chanson douce que leur mère lui a apprise. Sékou finit par sombrer dans le sommeil et rêve de l'école qu'il se représente comme un lieu empreint de magie.
Écrit sous forme de poème en août 2020
Repris en prose en septembre 2025
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Alors que cette semaine a été marquée par la rentrée scolaire des jeunes français (dont certains ont peut-être traîné des pieds pour retourner à l’école, d’ailleurs !), cela n’a pas été le cas pour plus de 251 millions d'enfants qui, dans le monde, ne sont pas scolarisés (essentiellement en Afrique ainsi qu’en Asie du sud et du sud-est).
Lorsque j’étais collégienne puis lycéenne, mes parents ont parrainé deux enfants via l’association Aide et Action (*), d’abord une jeune Indienne puis une jeune Sénégalaise, et m’avaient confié de correspondre avec elles.
Pour écrire ce texte, je me suis donc inspirée de cette expérience, notamment pour essayer de faire ressentir ce que peut représenter l’école pour les enfants des pays où leur scolarisation est loin d’être une évidence.
Pour l’anecdote, Coumba était d’ailleurs le prénom de ma petite correspondante sénégalaise.
(*) Créée en 1981, l’association Aide et Action s’appelle Action Éducation depuis 2022. Elle propose désormais de parrainer des projets (et non plus individuellement des enfants) afin de favoriser l’éducation dans le monde (école, scolarisation d’enfants handicapés, cours pour adultes, formations à l’enseignement, etc…).
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